Texte (destiné aux vétérinaires) du docteur vétérinaire Philippe Zeppa, parus dans la Semaine Vétérinaire, n°1288 du 26 octobre 2007
"Je demande à tous mes confrères d'arrêter de pratiquer des euthanasies sur les chiens de première et de deuxième catégories lorsque leur comportement ne le justifie pas. En continuant à ignorer l'avis des spécialistes comportementalistes et de la majorité des vétérinaires, le législateur s'obstine à condamner injustement à mort certains types de chiens. De plus, il nous désigne comme les bourreaux chargés d'exécuter cette ignoble besogne. Le Ministère de l'Intérieur refuse toujours de discuter avec nos instances professionnelles. Notre corporation est considérées comme quantité négligeable pour deux raisons : nous ne sommes que 10000 citoyens et électeurs et, même lorsque nous désapprouvons les décisions, nous les exécutons en ne faisant que murmurer notre contestation. Puisque seule l'épreuve de force semble être prise en considération par nos dirigeants, il est temps de s'engager. Le refus d'appliquer une loi qui est contraire à l'éthique est un devoir civique. Pour rester crédibles, il ne faut pas nous contenter de refuser d'appliquer la loi, mais il nous faut proposer d'autres solutions. De nombreux confrères ont suggéré des pistes et il faut que tous les vétérinaires agissent solidairement pour que disparaisse cette classification absurde des chiens dits dangereux. Nous devons proposer à nos élus locaux d'organiser des réunions d'information pour le grand public. je suis certain que nous pouvons compter sur le soutien des spécialistes (vétérinaires ou non) du comportement canin, des associations de protection animale, et même de celles des victimes des morsures. En effet, notre but est de protéger nos congénères, mais de façon efficace et juste. Pour les plus réticents, je leur demande de se souvenir des motivations qui les ont poussés à choisir leur profession. Je pense que les euthanasies, dans les conditions actuelles, auraient découragé les plus grandes vocations. Je vous propose d'écrire à nos instances professionnelles, à nos élus, aux DDSV, aux préfets en leur disant : "Je refuse de pratiquer toute euthanasie dont la seule motivation est l'appartenance à une race ou à un type morphologique."
C'est la seule attitude qui permette aux vétérinaires de garder leur dignité devant l'entêtement des pouvoirs publics et de l'administration."