NOTION DE BIEN-ETRE ANIMAL
La déclaration universelle des droits de l'animal, et l'extrait ci-dessous sont à consulter en intégralité sur le site de la fondation ligue française des droits de l'animal:
http://league-animal-rights.org « Considérant que la Vie est une, tous les êtres vivants ayant une origine commune et s'étant différenciés au cours de l'évolution des espèces,
Considérant que tout être vivant possède des droits naturels et que tout animal doté d'un système nerveux possède des droits particuliers,
Considérant que le mépris, voire la simple méconnaissance de ces droits naturels provoquent de graves atteintes à la Nature et conduisent l'homme à commettre des crimes envers les animaux,
Considérant que la coexistence des espèces dans le monde implique la reconnaissance par l'espèce humaine du droit à l'existence des autres espèces animales,
Considérant que le respect des animaux par l'homme est inséparable du respect des hommes entre eux, il est proclamé ce qui suit… »Voilà un préambule entendu et sensé, qui parait presque superflu de rappeler aux possesseurs d’animaux. A ce propos, chacun est convaincu de bien savoir quoi faire pour rendre heureux son animal.
En cette période post-fêtes de Noël, combien de chiens ou chats auront eu un cadeau ? Combien auront goûté le foie gras ou un morceau de dinde ? Un moindre mal finalement puisque certains encore très mal informés (mais peut-être croyant bien faire) donneront des chocolats ou autres gâteaux sucrés ne manquant pas de peser lourdement sur la santé des ces chers carnivores domestiques. D’ailleurs quel mal y a-t-il, puisque Médor adore cela ? Démagogie, car sait-il lui-même ce qui est bon pour lui dans un monde qui n’est pas le sien ?
Justement, comment les maîtres décrètent-ils que cela fait plaisir à leur compagnon ?
Leur vision est-elle objective, à partir de l’étude du siège de la satisfaction / dyssatisfaction, le nucleus basalis, ou d’études neurophysiologiques, d’électro-encéphalogrammes, ou d’autres mesures qui n’ont de limites que la technologie des outils?
Bien sûr que non, et ce n’est pas ce qu’on leur demande.
Le maître sera attentif à des mimiques, des postures, des sons. Mais là encore l’anthropocentrisme si inévitable fait des siennes. Un chat anxieux déposant ses phéromones en se frottant les moustaches sur son entourage sera qualifié de câlin et bien heureux ; un chien remuant de la queue donnera la même impression, alors que cela précède souvent une bagarre et ne représente rien de plus que l’excitation. Et à l’inverse, lorsqu’un autre retrousse les babines comme premier contact, on le dira agressif, alors qu’il ne s’agit « que » d’un rictus de soumission signifiant justement le contraire !
C’est donc bien souvent à partir de fausses interprétations que l’homme est renforcé dans ses certitudes. Aussi en toute bonne foi, il couvre le chien de vêtements, le sur-chauffe, le sur-nourri, ou va jusqu’à détruire les articulations prématurément de son jeune labrador, si enclin à sauter dans tous les sens et sur tous les terrains pendant des heures pour rattraper la balle, le décore avec des bijoux ou des parfums ; bref, transpose sur lui son idée du luxe et du bien-être. Il existe même depuis longtemps hors de nos frontières, des centres de soin ou des hôtels avec chaîne de télé toutou, manucure, cure thermale et autres gadgets… On aurait envie de dire à certains de ces maîtres de commencer par arrêter d’emplir les poumons de leurs chéris par leur fumée de cigarette (en voilà une bonne résolution pour 2008 !)
Tout cela sert presque toujours des intérêts qui ne sont pas ceux du chien, et on crée de faux besoins et de fausses caractéristiques biologiques ou comportementales.
Aujourd’hui, il n’est pas rare, pour résoudre des problèmes de destruction, de propreté, que de « pseudos-connaisseurs » recommandent que le chien passe son temps seul à la maison dans une cage de transport ! Et ceux là même oseront vous dire « qu’il y est bien, que c’est son chez-lui et qu’en voyage il y retrouve sa quiétude ». Que les symptômes du mal-être disparaissent radicalement, peut-être, mais où s’est-on alors réellement attaqué aux causes du problème ? Alors, le chien privé d’interactions avec son environnement exprimera son anxiété sur son corps.
De leur côté aussi, les industriels, du pet-food par exemple, créent des besoins en utilisant l’anthropomorphisme. Regardez les paquets de croquettes avec ces belles images de céréales en tout genre. Depuis quand un carnivore doit-il en faire son repas à 80 % ? Tout simplement depuis que les résidus d’agro-alimentaire humaine ont trouvé preneurs dans ces mixtures, catastrophes pour la santé et l’équilibre psychique des carnivores domestiques modernes (mais cela fera l’objet d’un autre article…)
Oui, pourtant le chien aime les choses simples. Et satisfaire ses vrais besoins biologiques, sociaux et comportementaux devrait être le but de chaque maître. Cela pourrait plus sûrement figurer au programme de ce fameux « permis chien » que de stupides exercices de cirque, assis-debout-couché, qui ne prouvent en rien la sociabilité du chien ou sa stabilité, mais sont toujours bien plus facile à quotter et imaginer, que ses réactions face à un enfant, un engin à moteur ou d’autres chiens…
Mais je m’égare, et finalement on peut dire que ces plaisirs simples de Médor ou Mistigri nous arrangent peu au quotidien : prendre un bain de boue avant de monter en voiture, se rouler dans une crotte exotique, courser, voire goûter aux poules du voisin, faire son propre tri-sélectif dans les poubelles, renifler copieusement l’arrière train de la chienne de la voisine, voilà pourtant ce qui plait aux chiens, mais qui embarrasse bien leur maître !
Aujourd’hui mon but est de pouvoir m’inspirer de tout ce qu’il est possible de savoir sur la vie des carnivores sauvages ou domestiques, afin qu’au refuge de Besançon, avec toutes les contraintes que représentent les arrivées, les départs, les différences et les particularités de chacun, on puisse approcher au mieux ce qui profite réellement aux animaux.
Je ne veux pas d’un « lieu de stockage cosy », où bien tranquillement, les portes restent closes et pas grand-chose ne remet en question le train train quotidien.
J’aime la vision globale, ou systémique, où l’arrivée et le départ d’un animal, les changements stimulants apportés à l’environnement, peuvent permettre à des chiens de partir dans un meilleur état qu’il ne sont arrivés. Et à des adoptants de s’extasier sur les qualités de nos animaux, plutôt que d’être épris d’une fascination morbide pour le passé douloureux de certains, et ainsi les étiqueter à jamais comme une chose souffrante.
Pour leur bien, je suis convaincu que nous devons absolument faire confiance à nos chiens et chats. Confiance éclairée par la connaissance de leurs caractéristiques spécifiques, (et l’étho-diversité), qui, que cela nous plaise ou non, ne sont pas similaires aux nôtres.
Formidable aventure que de vivre avec des animaux lorsqu’on a conscience que s’ouvrir à l’autre c’est d’abord reconnaître ses différences.
Pour aller plus loin :
- ouvrage « le chien pris au sérieux » de Eberhardt Trumler
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www.shadow-conseils.org article de J.M. Graff « Je t’aime donc je t’étouffe »
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www.admiroutes.asso.fr/larevue/2003/50/dubois.htm article de M.J. Dubois sur le bien-être animal
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www.30millionsdamis.fr/mon-animal-et-moi/les-conseils/bien-etre/70-trucs-pour-lui-faire-plaisir-au-quotidien.html pour faire plaisir à son chat au quotidien.